Introduction

Les cartes connues sont d'abord méditerranéennes avant d'être atlantiques. Les systèmes de mesure se basaient sur des unités différentes d'où d'importantes distorsions. De l’Antiquité, quelques copies de textes anciens décrivent des géographies, citent des villes et des ports, on continue à extrapoler autour de ces citations sans différencier l'histoire de la légende... Comme celle des Grecs colonisant le Bassin d'Arcachon ! Si le nom d'une nef est cité, dans une autorisation royale de commerce et sauvegarde, en 1243, sous la forme Cavoyr Darquasson, on ne trouvera le nom inscrit sur des représentations de la côte que vers la fin du Moyen Age... Les roses des vents et les grandes lignes tracées représentent les vents dominants qui permettent aux navigateurs à voile de prendre des repères, de suivre des axes. Les couleurs utilisées servaient davantage aux illustrations parfois farfelues, agrémentant les espaces maritimes, cocasses pour notre reil d'aujourd'hui ! Une tradition des cartes pisanes indiquait les noms des ports en noir et les plus importants en rouge... Le Manuel de pilotage à l'intention des marins bretons (1548) avait-il repris cette tradition en inscrivant Soulac et Baionnes en noir et Arcasone en rouge, dans le creux d'un large estuaire au centre du golfe de Gascogne ? En 1545, un navigateur de Saintonge (Jean Fonteneau) dessine un croquis qui privilégie l'entrée de la Gironde. Il inscrit, au sud de sa carte sommaire, une anse très encombrée de maisons et clochers, avec le nom Carcason. On peut privilégier l'origine du mot Arcachon sous sa forme ancienne Darquasson ou même Arcanson, sous-produit de résine, qui aurait été la marchandise principale à quérir en ce lieu pour un commerce côtier ou une utilisation immédiate pour le radoub des coques. Il fût d'abord le nom du Havre d'Arcachon, abri à considérer dans son ensemble de baie protégée, avant d'être appliqué à une foret productrice de résine et donc d'arcanson, puis, beaucoup plus tard, une ville singulière ! Le Bassin d'Arcachon existait bien avant la création de la cité-en 1857... Quelques reproductions de cartes avant le 18eme siècle permettront des commentaires sur les appellations avec toutes réserves sur l'exactitude des traces ! Le premier, Claude Masse, ingénieur géographe du roi, par ses travaux sur le terrain durant près de quinze ans, puis ses publications réservées aux administrations à partir de 1707, apportera une précision beaucoup plus rigoureuse.

Luc FREDEFON