Introduction

Matthieu Cabaussel

Un des ateliers les plus célèbres des Landes de Gascogne est sans conteste l’usine Lesca, pionnière de l’industrialisation du traitement de la résine.

Les barriques remplies de résine, sont acheminées de la forêt vers les distilleries. De tout temps, les résines issues des forêts du littoral étaient celles de meilleure qualité, les pins étant plus vigoureux et le climat plus clément. La résine testerine se vendait plus cher et était sans conteste une des meilleures. On pouvait en extraire jusqu’à 22,1% d’essence de térébenthine contre 19,9% à Dax et 19,5% à Mont de Marsan par exemple (Leduc, 1946).

Après la réception des barriques, il faut épurer la résine, qui contient souvent de l’eau et quelques débris végétaux. Vient alors la distillation proprement dite. La gemme circule dans des tubes chauffés à 160°C à la vapeur. Les différents constituants de la résine sont séparés en tête de colonne de distillation. D’un côté l’essence de térébenthine est liquéfiée puis récupérée dans un bac florentin. De l’autre le résidu liquide, appelé brais s’il est foncé, ou colophane s’il est clair, est stocké dans des fûts. Les meilleures colophanes sont exposées au soleil et prennent une teinte jaune pâle, elles sont très recherchées. Ces « colophanes du soleil » étaient produites en premier lieu à La Teste, et assurèrent la renommée des résines testerines.